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CHAPITRE V
LA BIOGRAPHIE.

En dehors du domaine de la poésie, les Italiens ont été les premiers de tous les Européens qui aient eu l‘idée et le talent de peindre exactement l‘homme historique au physique et au moral.

Sans doute le moyen âge produisit de bonne heure des essais dans ce genre, et la légende contribua du moins à entretenir jusqu’à un certain point le goût de la biographie et les aptitudes qu’elle exige. Dans les annales des couvents et des chapitres, on rencontre souvent des biographies très-intéressantes, comme celles de Meinhard, supérieur du couvent de Paderborn, et de Godehard, supérieur de celui de Hildesheim ; on trouve de même des portraits de plusieurs de nos empereurs d’Allemagne tracés à la manière de Suétone, qui renferment des parties admirables ; ces « Vitæ » profanes et d’autres semblables forment à la longue une galerie de pendants aux histoires des saints. Pourtant on ne peut guère nommer Eginhard et Radevicus à côté de Joinville, l’auteur de la Vie de saint Louis, attendu que ce livre, unique dans son espèce, est la première biographie Radevicus, De gestis Friderici imp., surt. II, 76. — La remarquable Vita Henric IV contient moins de détails personnels ; il en est de même de la Vita Chuomradi iml., par Wipo.