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CHAP. IV. — MÉLANGE DE SUPERSTITIONS ANTIQUES, ETC. 331 études failes sur des cadavres qui ont dû le p!us contri¬ buer à détruire l’idée de la vertu magique de certaines parties du corps humain, tandis que la contemplation et la reproduction continuelle de la forme révélaient en même temps à l’artiste la possibilité d’une magie toute différente. En général, malgré les exemples que nous avons cités, la magie est en décroissance sensible en Italie au com¬ mencement du seizième siècle, c’est-à-dire à une époque où cette fausse science prend une grande extension dans les autres pays : aussi les magiciens et les astro¬ logues italiens ne semblent-ils commencer à parcourir le Nord, que depuis que chez eux personne n’a plus guère confiance dans leur savoir-faire. C’était le qua¬ torzième siècle qui trouvait nécessaire de surveiller rigoureusement le lac du mont Pilate, près de Sca- riotto, afin d’empêcher les magiciens de consacrer leurs livres*. Au quinzième siècle, on trouve encore des choses telles que l’offre de faire tomber de grandes pluies pour disperser une armée assiégeante; mais déjà alors Nicolo Vitteîli, le gouverneur de Citta di Castello, la ville asssiégée, avait assez de bon sens pour chasser comme des impies ces prétendus faiseurs de miracles •. Au sei¬ zième siècle, la magie officielle disparait, bien que les conjurateurs aient encore beau jeu pour exploiter la crédulité des simples particuliers. C’est à cette époque qu’appartient certainement le type classique de la sor¬ cellerie allemande, le docteur Jean Faust ; celui de la sorcellerie italienne, au contraire, Guido Bonatto, remonte au treizième siècle.

  • Voir â l’appendice n*3.
  • Deobsidione Tiphematiunit 1474. {Rerüm Ital. script, ex Fhrmt,

cibus, t. II.