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810 MOEURS ET RELIGION. chants se montrent sous une forme effrayante; pour¬ tant il existe encore une opinion particulière, d’après laquelle les revenants seraient en général malfaisants. Les morts tuent les petits enfants, dit le chapelain dans Band Ho*. 11 est probable que l’auteur conçoit encore une ombre particulière, distincte de i’âme, car celie-ci expie scs fautes dans le purgatoire, et, quand elle apparaît, elle ne fait que gémir et pleurer. Pour se délivrer de ces apparitions, on ouvrait la tombe du mort, on mettait le cadavre en morceaux, on brûlait le cœur et l’on en jetait la cendre aux quatre vents *. D’autres fois le fan¬ tôme est moins l’ombre d’un individu déterminé que Fimage d’un fait antérieur, d’un état passé. C’est ainsi que les voisins expliquent les bruits étranges qui se font entendre dans le vieux palais des Yiscouti près de S. Giovanni in Conca, h Milan ; c’est là que Bernabo Visconli avait fait autrefois torturer et étrangler d’in¬ nombrables victimes de sa tyrannie; dès lors il n’était pas étonnant que le palais fût hanté ». L’économe infi¬ dèle d’un hospice de Pérouse comptait un soir de l’ar¬ gent lorsqu’il vit apparaître une foule de pauvres qui portaient des lumières dans les maius et qui se mirent à danser autour de lui; une grande figure â l’air menaçant lui parla en leur nom : c'était S. Alo, le patron de ^ Moitefiatei morti guastano le créature. Bandello, II, nov. t. — Dans Calateo on lit ip. tl7) ; Les animœ des hommes méchants sor¬ taient du tombeau, apparaissaient ù des counuissances et à des amis, anmalibm vetci, pueros sugere ac necare, deinde in upulchra revertí. ’ Calateo, p««»«. Il parle aussi (p. 119) de la Fata morgana et d’apparitions analogues.

  • Bxnobllo, III, nov. 20. Il est vrai que ce n’éiait qu’un amant

qui voulait faire peur au mari de sa dame, qui hahitaii le palais. Lui et ses gens se déguisèrent en diables, il avait même fait venir du dehors un individu qui savait contrefaire le cri de tous 1 animaux.