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CUAP. IV. - MÉLANGE DE SÜPEKSTMIÜNS AN'ilQUES, E fC. 309 parfaitemeot croyable. Il est vrai qu’il n’y avait plus d’oracles et qu’on ne pouvait plus aller consulter des dieux, mais on se remettait à ouvrir Virgile au hasard, et l’on prétendait découvrir i’avenir dans le passage sur lequclon tombait (sortes Virgiîianœ)KEii outre, la croyance aux démons telle qu’elle existait dans les dernitTs temps del antiquité, n’est certainement pas restée sans influence sur une croyance analogue de la Renaissance. L’écrit de Jamblique ou Abaramon sur les mystères des Égyptiens, qui pouvait fournir des lumières à cet égard, a été imprimé dès la fin du quinzième siècle sous forme de traduction latine. Même l’Académie platonicienne de Florence, par exemple, n’a pas su se préserver des erreurs du néopla¬ tonisme des Romains de la décadence. Nous allons parler de cette croyance aux démons et de la magie qui s’y rattacke. La croyance populaire à ce qu’on nomme le monde des spectres » a été sensiblemeiit la même en Italie que dans le reste de i'Europe. D’abord l’Italie a aussi ses fan¬ tômes, c’est-à-dire des revenants, et, si ses idées à cet égard diffèrent légèrement de celles du Nord, celte différence se manifeste tout au plus par le nom antique ombra. S’il apjiaraît encore de nos jours une ombre de ce genre, on fait dire quelques messes pour son repos. Il est facile de comprendre que les âmes d’iiommcs mc- ‘Varchj, ni, p. ï95. Deux individus suspects se décident â s’exiler 1529J. parce qu’ils ont ouvert l’Éneide de Virgile au clj ni, V. i4. c<imp. IîaCeLaiS, Pantagruel, III, 10. » Nous ne parlerdiis pas de fantaisies de savants, telles que le spltndor et le spirttus de Cardaniis et le Ocemo» /um>liar}s de son père. Comp CardanuS. De propria viia, cap. iv, 38. 47, Lui-uiéme était un adversai e de la magie, chap. xxxix. Voir sur les pro¬ diges et les faiiEomes qu’il a vus, chap. xxxvii. xli. — Sur la question de savoir jusqu'où allait la peur que le dernier Visconti avait des fantômes, comp, Decembrio, dansMuRATORi, xx, col. 1016,