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CHAP. IV.— MÉLANGE DE SUFEL15T1TÎ0NS ANTIQUES, ETC. 301 faire plier la volonté de l’homme ou changer les décroîs du Tout-Puissant 33 ; Matteo YiIIani* appelle Paslrologie U !i vice que !es Florentins ont hérité avec d’autres superstitions de leurs ancêtres, les Romains idolâtres. Mais on ne s’en lient pas à des discussions littéraires ; les partis qui se formèrent se firent une guerre ouverte ; lors des terribles inondations de 1333 et de 1345, la question de l’influence des étodes et de la volonté divine fut discutée à fond par les astrologues et les théologiens *. Les protestations ne cessent pas de se faire entendre pendant tout le temps que dure la Renaissance», et l’on peut les regarder comme sincères, puisqu’il aurait été plus facile de se faire bien venir des grands en défendant l’astrologie qu’en se déclarant contre elle. Dans rentourage de Laurent le Magnifique, parmi ses platoniciens les plus éminents, les avis étaient partagés à cet ég :rd, Paul Jove a du», à tort il est vrai, que Marche Ficin a défendu Tastrologie, qu’il a tiré’rhoroscope des enfants de la maison de Médicis et qu’il a prédit au petit Giovanni qu’il serait pape—Léon X ; — mais d’autres académiciens étaient adonnés à l’astrologie. Par contre, Pic de la Mirándole fait vraiment époque dans cette ques-G. V. se plonge avec toute la ferveur d’uti croyant dans des recherches astrologiques ; voir X, 120 ; XII, 40. > Pans ie passage souvent cité, XL 3.

» Gio. VILLANI, XI, 2 ; XII, 58.

® L’auteur des Anna/es Placentini (dans Murât., XX, col. 931), Aliierio di Ripalta, dont il a été question t. I, p. 299, note 3, s’eng33ge aussi dans cette polémique. Mais le passage est remarquable à d’autres titres, parce qu’il contient les opinions du temps sur les neuf comètes connues, qui sont ici nommées en tomes lettres, leur couleur, leur apparition et leur signification.

— Comp. Gio. ViLLANi, XI, 67, qui, parlant d’une comète, dit qu’elle présage de grands événements, qui seront malheureux pour la plupart.

  • Paul. .10 V., Vita Leonis X, 1. III, où l’on voit que Léon X Croit

du moins aux présages. Comp. plus haut, p. 292, note 2.