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23g MCeURS ET RELIGION.

l’immortalité se rapproche du royaume des ombres des aaàeus. On trouve souvent de singulières aberrations sous ce rapport. Lorsqu’en 1526 Sienne* fut attaquée par le parti des bannis, le bon chanoine Tizio, qui nous raconte lui-mème le fait, se leva de son lit le 22 juillet, se rappela ce qui est écrit dans le troisième livre de Macrobe*, dit une messe et lança ensuite contre les ennemis la formule d’anathème qui se trouve dans cet auteur ; seulement, au lieu de dire : Tellus mater teque Jupiter ohleslor, il dit : Tetlus teque Christe Deus obtestor. 11 répéta cette malédiction les deux jours suivants, et vit ensuite les ennemis se retirer. D’un côté, ces choses-là ont l’air d’être une innocente question de style et de mode, mais, de l’autre, elles font l’effet d’une véritable apostasie.

tion entre les anges et les génies, et ne donnaient aui premiers oue des attributions dignes d’eux- — Ann. Estens., d^ns Murât., XX col. 468. Amorin ou Putto est appelé naïvement ; Instar Cupidhit angelus Comp aussi le discours fait par un anonym :: en présence de Léon X (152H, dans lequel se trouve ce passage : Qaare ette nonjam Jupiter, sed Virgo Capitolina Dei parens quœ hujusuvhis et collis reliquiis prœsides, Romamque et Ca ;?iio/iiim tutarts. Greg., VIII, 294, 1.

’ Della Valle, Lettere Sanesi, HI, 18.

» Macros., IH, 9. Sans doute il accompagna ses paroles des gestes prescrits p :ir Macrobe. Une invocation peut-être aussi forte dont s’est servi Benibo, se trouve dans Gregoroviüs, Vlil, 294, 1. — Voir d’autres passages très-remarquables sur le paganiôjiie dans la Rome d’alors, dans Ranke, les Papes. I, 73 ss. — comp. surt. le rapprochemeat fait par Gregoroviüs, Vlll, 268 ss.