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380 MOEURS ET RELIGION

C’étaient sans doute des principes de ce genre qui faillirent conduire au bûcher Galeottus Martius si le pape Sixte IV, son ancien éléve, attendri peut-être par les prières de Laurent de Médicis, ne l’avait arraché aux mains de riaquisition de Venise. Galeolto avait écrit ceci : Celui qui se conduit bien et qui agit d’après la loi naturelle entrera au ciel, à quelque peuple qu’il appartienue.

ExamÎDODS, par exemple, au point de vue religieux, la conduite d’un des membres les moins illustres de la grande légion, de Codrus Urceus*, qui a débuté par être précepteur du dernier Ordelaffo, prince de Forli, et qui ensuite a été pendant de longues années professeur à Bologne, Il ne ménage pas au clergé séculier et aux moines les attaques obligées ; il pousse, en général, la hardiesse jusqu’au cynisme ; de plus, il se permet de mêler constamment sa personne à ses récits, sans préjudice d’histoires locales ei de farces grossières Mais il sait aussi parler en termes édifiants de l’Homme-Dieu et sc recommander aux prières d’un saint prêtre*. Une fois entre autres il a l’idée, après avoir énuméré toutes les absurdités de la religion païenne, de continner ainsi : > Paul. Jovii Ehgia litL, p. 90. Toutefois, G. M. fut obligé de faire amende honorable sur une place publique de Venise. Voir la lettre de G. M. A Laurent de Midicis. Venise, 1478, 17 mai, avec prière d’intercéder auprès du Pape. Satis enim. pssnarum dedi, dans C. Malagola, Codro Ureeo, Bologne, 1878, p. 43*.

  • Codri Urcei Opera, au commencement de sa vie, pars art. BuNCHtm,

ensuite dans ses deux leçons philologiques, p. 65. 151, 278, etc.

  • Il dit quelqu e part, In taude» Christi :

Plisbam alil vitss mttsasqae JoTcmque seqauDtar, At mihi pr« vero nomine Chriiliu erlL

A Toccasion (fol. x>>), il prend aussi A partie les sectaires de Bohême. Ceui-ci, du 11 oins Jean Huss et Jérôme de Prague, n’ont peul-étre été défendus que par le Fo rge dans sa célèbre lettre A Léon Arétin, dans laquelle il ief compare A Mucius Scévola et à Socrate.