Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/282

Cette page n’a pas encore été corrigée

278 MOEURS ET RELIGION.

viennent Sénèque et le petit nombre des écrits d’Aristote qui avaient été traduits en latin. Le fruit de cette étude fut, en attendant mieux, la faculté de réfléchir sur les plus grandes choses et d’appliquer l’esprit à d’autres études qu’à celle des dogmes religieux. Au quinzième siècle, ainsi que nous l’avons vu, les écrits de l’antiquité se répandirent partout ; enfin, tous les philosophes grecs qui existaient encore furent connus, du moins sous la forme de traductions latines. Or, il est très-remarquable que quelques-uns des plus ardents promoteurs de ce mottvemeut intellectuel pratiquent la piété la plus scrupuleuse, et tombent même dans l’ascétisme, (T. I, p. 341.) Le Camaldule Fra Ambrogio, qui, en sa qualité de grand dignitaire de l’Église, parait occupé exclusivement d’affaires religieuses, mais qui, en sa qualité d’humaniste passiouué, emploie tout son temps à traduire les Pères de l’Église grecque, ne parvient pas i étouffer l’ambition littéraire qui le consume : cédant plus à un besoin intérieur qu’à une impulsion venue du dehors, il commence à traduire Diogëne Laërce *. Ses contemporains, Niccolo Niccüli, Giannozzo Mannetti, Donato Acciajuoli, le pape Nicolas V,joignent* à une vaste érudition la connaissance approfondie de la Bible et une piété exemplaire. Nous avons eu occasion d’en dire à peu près autant de Viltorino da Feltre. (T. I, p. 261 ss.) Le même Maffeo Vegio qui composa le treizième chant de VÉnéide, avait pour la mémoire de saint Augustin et ‘ Gomp. le remarquable exposé de Voiot, Benaüsanee, p. 165-170.

— Rappelons incidemment les admirateurs d’Ambr. Camald. Hieronymus Aliotti, ces faomines épris d’humanisme, un peu bornés, mais très-sincères ; rom p. les Opuscula d’Allotti, cura G. M, Scarmalii, 2 vol. Arezzo, 1769.

^ 1 espasiano /orent., p. 26, 320, 345, 626, 651. — MURAT , XX, col. 532, sur G. M.