CHAPITRE II. LA RELIGION DANS LA VIE JOURNALIÈRE. 265 extorqué à des innocents jusqu’à deux ou trois ducats eu les menaçant de la dénonciation, puis ils s’étaient dénoncés les uns les autres, ce qui fit qu’on les jeta euxmémes en prison. Mais comme on n’avait payé que pour ne pas avoir maille à partir avec Zampante, il est probable que personne n’osa tenir compte de son invitation. En 1500, après la chute de Ludovic le More, lorsqu’c n vit de nouveau se manifester les mêmes sentiments, Hercule décréta de son propre chef’ une série de neuf processions, auxquelles assistèrent plus de quatre mille eufanls vêtus de blanc, qui portaient la bannière de .lésas ; lui-méme y figura à cheval, paccc qu’il marchait diPficilement. Ensuite parut un édit semblable en tout point à celui de 1496. On sait combien ce. gouvernement fil bâtir de couvents et d’églises ; Hercule alla jusqu’à faire venir une sainte en chair et en os. la sœur Colomba *, peu de temps avant d’être oiil igé de marier son fils Alphonse avec Lucrèce Borgia (1602). Un courrier de cabinet ^ alla chercher la sainte à Viterbe avec quinze autres nonnes, et, à leur arrivée à Ferrare, le duc en personne les conduisit au couvent qu’on avait disposé pour les recevoir. Avons-nous tort d’attribuer cette piété exagérée à de hautes raisons politiques ? L’idée que la maison d Este se faisait du souverain pouvoir ivoir t. ï, p. 69 ss.) comportait naturellement cette exploitation du sentiment religieux.
Iddio, dit le chroniqueur. Puis, après avoir relaté l’arrêté, il ajoute avec résignation : La cagione perché sia fatto et si habbia a tare non s tniende ; basta che ogni bene è bene.
- Probablement celle dont il est question t. I, p. 36. — Dans la
chronique on dit qu’elle fat cherchée à Viterbe. La source I appelle un messo de* cancelUeri del Duca, Pour le public, la chose devait émaner de la cour, et non des supérieurs a Ordres religieux ou d’autres autorités ecclésiastiques.
