Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/266

Cette page n’a pas encore été corrigée

MŒURS ET RELIGION.

poser que les jubilés furent institués en partie pour régulariser et rendre inoffensif autant que possible cet étrange besoin de locomotion ; aussi les pèlerinages italiens qui étaient devenus célèbres dans Tintervalle, comme Loreto. par exemple, cherchèrent et réussirent-ils à attirer une partie des voyageurs *. Mais sous Tempire de certaines circonstances terribles on voit parfois se réveiller cette fureur de pénitence qui caractérisait le moyen âge ; le peuple effrayé, surtout quand des prodiges viennent se joindre au malheur public, veut apaiser le ciel par des flagellations, des supplications, des jeûnes extraordinaires, des processions solennelles et des édits sur la réforme des mœurs. C’est ce qui eut lieu à Bologne*, lors de la peste et du tremblement de terre de 1457», et à Sienne, lors des troubles de 1496, pour ne citer que deux exemples entre mille. Ce qui est vraiment émouvant, ce sont les scènes qui se passèrent à Milan en par les processions des Dcalbaii ; il dura presque deux mois s’éteudant des Alpes à Lucques, de U à Florence et même plus loin ; c’est ce que constate Léon. Aretinus, Hûî. Fior lib xil l’auteur s’exprime presque dans les mômes termes dans ses Rtr hal. hitt. (Ed. Argent., 1610, p. 252.)

  • Des pèlerinages ayant pour but des endroits éloignés deviennent

déjà fort rares. Ceux des princes de la maison d’Este à rérusalem, à Sant-Yago et à Vienne sont énumérés dans le Oiario Fcr-’ 9*»’ 279 ) voir eliii de

Rinaldo Albizu en Terre Sainte dans Machi welli, A’/or. |. v. Parfois c est aussi le désir de la gloire qui les fait entreprendre à propos de Lionardi Fresrobaldi, qui voulait alier avec tin compagnon faire un pèlerinage au saint Sépulcre (ver.s i4 h chroniqueur Giov. Cavalcanti dit {ht. fiorentine, ed. Polidori.’ f838 il, p. 478) : Stimarono di eiemarsi nella mente degli uomini fuiui l. ~1 Le poëme de Pontanus : Ad amicos Hierosolymam profidsccntes Opp., IV 3446 SS-), se rapporte-t-il à un pèlerinage ou à une tentative faite pour conquérir la Terre Sainte ?

  • Bürsellis, Annal. Bon., dans MuRAT., XXIII, col. 890.

» Allegretto, dans Murat., XXIII, col. 855 ss i e bruit s était répandu qu il était tombé une pluie de sang aux portes de Sienne Tout le monde se précipita hors de la ville ; tamen gli huomini di gttuUiio non ht eredono.