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celui de la Vierge plus que ne Favait fait aucun autre pays de FEurope ; ce fait affirmerait en même temps, q«oique d’une manière un peu vague, le triomphe précoce du sentiment de la forme.

Oa se demandera si dans le Nord, où les plus vastes cathédrales sont presque toules consacrées à Notre-Dame, où la poésie latine et les langues vulgaires célê-Iftrent à Fenvi la Mère de Dieu, il eût été possible de vendre à la Vierge des hommages plus éclatants. Mais, d’autre part, on trouve en Italie un nombre infiniment plus considérable d’images miraculeuses de Marie, qui jouent un rôle très-actif dans la vie journalière. Chaque ville importante en possède une collection, depuis les antiques ou soi-disant antiques « peintres de Saint-Luc » jusqu’aux travaux de contemporains qui parfois vivaient assez longtemps pour voir les miracles qu’opéraient Leurs images. Ici l’œuvre d’art n’est pas insignifiante comme le croit Battista Montovano * ; suivant les circonstances elle gagne tout à coup une puissance magique. Le besoin de merveilleux qui se rencontre chez le peuple, des saints d’autrefois. De ce genre étaient les nombreuses reliques de Lalran, qui avaient une valeur particulière, surtout pour les pèlerins. Mais le sarcophage de saint Dominique et de saint Anioine de Padoue, ainsi que le tombeau mystérieux de saint François, sont célèbres par le caractère de sainteté des personnages qui y sont ensevelis et par la gloire historique dont ils jouissent.

  • Les paroles remarquables qu’il dit dans l’ouvrage qu’il a composé

à la fin de sa vie, De sacri* dieìmsQ. I), se rapportent sans doute a Fart profane et à l’art sacré à la fois. Les Hébreux, dit-il, condamnaient avec raison toutes les images, parce que sam cela iis seraient retombés dans le culte des idoles et des démons, qui régnait partout autour d’eux :

Nunc autem, po$t. ;aaai peottas natara SatanQdt Cognita, et antiqua sine majeitale relicta est, Nuila ferant nobb statuæ discrimina, nullos Fert ptctura dolos ; jain sunt innoxia signa ; Sunt modo vîrtulu n testes monimentaque lauduia Mormora, et æternæ decora immorlalia