Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/234

Cette page n’a pas encore été corrigée

230 MOEURS ET RELIGION.

o’était plus possible, connue jadis, de puüip de simples opinions (p. 8 ss.), et il était facile d’éviter Thétérodoiie tout en usant de la plus grande liberté de parole à Tégard du clergé. A moins de l’intervenlion d’un parti puissant (comme pour Savonarole) ou de la répression du crime de maléfice (cas qui se présenta souvent dans les villes de la haute Italie), les bûchers ne se dressaient plus que par eiceplion à la fin du quinzième et au commencement du seizième siècle. Plusieurs fois, les inquisiteurs se contentèrent, parait-il, d’une rétractation toute superficielle ; d’autres fois même, il arrivait qu’on leur arrachait le condamné des mains pendant qu’on le conduisait au supplice. A Bologne (1462), le prêtre Nicolo da Verona avait été dégradé sur une estrade en bois élevée devant Téglise San Domenico, comme nécromant, exorciste et sacrilège, et l’on allait le conduire au bûcher dressé surlapiatia, lorsqu’en chemin il fut délivré par une troupe de gens qu’avait envoyés Je Johannite Achille Malvezzi, qui était connu comme uo grand ami des hérétiques et un intrépide violateur de nonnes. Le légat (cardinal Bessariou) ne put faire arrêter dans la suite qu’un seul des auteurs de ce coup de main, et celui-là Téqne aussi bien que celui de l’inquisiteup dominicain. Vasari dit : Haeeontan ancora, che Sandro accusò per burla un amico suo di eresia al vicario ; e colui, comparendo dimandò chi l’aveva accusato e diche Perchè assendogii detto, che Sandro era stato, il quale diceva, che egli teneva Vovimone degli epicurei, t che Vanma morisse col corpo ; volU vedere lacerna, iore dinanzi ai giudice : onde, Sandro comparso, disse : Egli è vero che io ho questa opinione ddS anima di costui, che è una bestia. OUre ciò. non pare a voi che sia eretico, poiché, senta avere lettere o appena saper leggere, cementa Dante e mentova il suo nome invano ? (Il parait que Vasari commet ici une légère inexactitude. La spirituelle défense de l’accusé montre que Sandro ne reprochait pas à ce dernier de croire à 1 anéantissement de l’âme avec le corps, mais de croire a la métempsycose. L’accusation ne pouvait porter sur les deux hérésies â la fois, attendu que l’une est en contradiction avec I aUtrÇiJ