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CHAPITRE II. - LA RELIGION DANS LA VIE JOURNALIÈRE. 239 fois par le roi Alphonse, son père*. La cour du moins n’était pas complice de ceux qui entretenaient le peuple dans ses grossières superstitions*.

Nous avons entendu un auteur sérîeax ; Ü s’en faut de beaucoup qu’il soit le seul de son espèce. Les railleries mordantes et les sorties contre les moines fourmillent dans toute la littérature*. 11 est à peu près certain que la Renaissance n’aurait pas tarde à balayer tous ces ordres religieux, si la Réforme allemande et la contre-réforme n’étaient survenues. Ils auraient eu de la peine à sauver leurs prédicateurs populaires et leurs saints. Pour les chasser, on n’aurait eu qu’à s’entendre en temps et lieu avec un pape méprisant les ordres mendiants, tel que Léon X, par exemple. Si l’esprit du siècle ne les trouvait plus que ridicules ou odieux, ils n’étaient plus autre chose pour l’Église qu’un réel embarras. Qui sait ce qui menaçait la papauté elle-méme à cette époque, si la Réforme ne l’eût sauvée ?

A la fin du quinzième siècle, rautorité que le père inquisiteur d’un couvent de Dominicains s’arrogeait à titre permanent sur la ville où il résidait, était encore juste assez grande pour gêner et pour révolter les gens éclairés, mais elle était trop faible pour être vraiment redoutable et pour forcer à la piété extérieure*. 11

  • Panormita de dtctis et facHt Aîphoneî, lib. II. Enea Silrîo, dans le

commentaire qui accompagne ce livre, parle {0pp., ed. 1651, p. 79) d’un imposteur démasqué à Rome, qui voulait faire croire qu*il était resté quatre ans sans manger.

  • Aussi pouvait-on librement déjouer ces supercheries. Comp.

aussi Jovîan. Pontan., Antonius et Gharon. Une des histoires qui y sont racontées est la même que celle de Massuccio, nov. II.

  • Citons comme exemple le huitième chaut de la Maearonéide.
  • L’histoire qui se trouve dans Vàsari, V, p. 120, Vita di Sandro

Bouiceüi, montre qu’on se moquait parfois de ITnquisition. Sans doute le vicaire dont U s’agit ici peut avoir été celui de l’arebe-