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178 LA SOCIABILITÉ ET LES PÉTBS.

de Borso qni soit parvenue jusqu’à nous, les fresques du palais Schifanoja, renferme toute une frise où sont retracés des détails de ce genre*. Lorsque Raphaël eut à peindre la caméra della segnatura, ce genre de sujet était bien tombé. Son génie le releva ; il lui donna une nouvelle et dernière consécration en peignant ces fresques merveilleuses qu’on ne se lassera pas d’admirer. Les entrées triomphales proprement dites n’étaient que des exceptions. Mais tout le cortège solennel, soit qn’il eiU pour objet de fêter quelque brillante victoire, soit qu’il fût une simple manifestation sans signification particulière, prenait plus ou moins le caractère et presque toujours le nom d’un triomphe. Il y a lieu de s’étonner que cette manie des démonstrations pompeuses ne se soit pas étendue jusqu’aux enterrements*. On commença par reprorinire à Tépoque du carnaval et dans d’autres occasions les triomphes de certains généraux romains de Taniiquilé. C’est ainsi que Florence vit le triomphe de Paul-Émile (sous Laurent le Magnifique ) et celui de Camille (lors de la visite de Léon X), tous deux organisés sous la direction du peintre François Granache». A Rome, la première fêle complète de ce ) On trouve assez souvent des tablpaux traitant le même sujet ; c’est certainement le souvenir de mascarades réelles. Bientôt les grands s’habituent à user du char triomphal dans toutes les fêtes. Aunihal Bentivoglio, le fils atné du podesiai de Bologne, juge du cnmp dans une jout* ordinaire, retourne à son palais eu»t inumpho more Eomane. Burselit», dans MurâT.. XXIII, COl. 909, ad a 14J0.

  • Les ci^lèbres funérailles de Malatesta Baglioni, empoisonné

à Pérouse, en 1437 {Gp.aziani. Areh »tm . I, xvi, p. 4(3), rappellent presque les pompes funèbres de l’antique Étrurie. Quoi qu’il en soit, les cavaliers qui accompagnent le convoi et d’autres usages se trouvent chez la noblesse d’Occident en général. Comp.. par ex. : Les funérailles de Bertrand Duguesclin, ¿An& Juvénal deâ Urtint, oA a. 1389. —V. aussi Graziani, f. e,, p. 360. » Vasari, IX, p. 218, Vita di Granaeci. Sur les triomphes et les