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que des personnages de ce genre, et, do plus, l’immense extension de la culture basée sur l’antiquité, avaient familiarisé la nation avec cet élément historique. Ces figures reparaissaient dans les fêtes, ou bien tout à fait individualisées sous forme de masques aciles à reconnaître, ou du moins groupées savamment autour de la figure allégorique principale. On apprenait ainsi l’art de former des groupes, à une époque où les plus belles fêtes du Nord n’étaient qu’un mélange confus de symboles inintelligibles et de divertissements dépourvus de signification.

Nons commencerons par le genre de fêtes le plus ancien peut-être, par les mystères [1]. Ils ressemblent, en somme, à ceux du reste de l’Europe ; en ltalie comme dans les autres pays, on dresse sur les places publiques, dans les églises, dans les vastes corridors des couvents, de grands échafaudages au sommet desquels se trouve un paradis qui se ferme à volonté, et qui parfois ont à leur base un enfer ; entre ces deux extrémités se trouve la scène proprement dite, qui figure les différents lieux où se passe le drame, disposés les uns à côté des autres ; souvent aussi la pièce biblique ou légendaire commence par un dialogue théologique entre des apôtres, des pères de l’Église, des prophètes, des sibylles et des vertus, et, suivant les circonstances, elle se termine par une sorte de ballet. Il est facile de comprendre que les intermèdes semi-comiques, remplis par des personnages secondaires, se retrouvent en Italie comme dans le Nord ; seulement cet élément est moins grossier en deçà qu’au delà des

  1. Comp. Bartol. Gamba, Notizie intorno allé optré di Feo Belcari, Milano.îsos, et surt. rintroiuction de rrcr.t uniazlml di Pm Bdcari ci alcrt di Im pccm, Fii eiiie. proiher 1-introduction mise par le bibl.opl.iIe Ja^ob en lète de son édition de Pathelin (Paris, 1859).