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L’ÉTAT AU POINT DE VUE DU MÉCANISME.

nous et tout son peuple ». Le céleste patron de la ville doit protéger le complot, aiusi que saint Étienne dans l’église duquel il sera mis à exécution. Ils mirent encore beaucoup d’autres personnes à moitié dans le secret, tinrent leurs conciliabules nocturnes dans la maison de Lampugnani, et s’exercèrent à frapper avec des gaines de poignard. Le complot réussit ; mais Lampugnani fut immédiatement tué par l’escorte du duc, et les autres furent arrêtés. Visconti témoigna du repentir ; quant a Olgiati, malgré les tortures, il persista à dire que son action avait été un sacrifice agréable à Dieu, et, pendant que le bourreau lui écrasait la poitrine, il répétait encore : « Courage, Girolamo ! Ton souvenir vivra longtemps ; la mort est douloureuse, mais la gloire est immortelle[1] ! »

Malgré le caractère idéal des projets formés et des résolutions prises, on trouve dans la manière de mener la conjuration le souvenir du plus criminel de tous les conspirateurs, de celui qui n’a absolument rien de commun avec la liberté, de Catilina. Les annales de Sienne disent formellement que les conjurés avaient étudié Salluste, et le fait ressort indirectement de l’aveu même d’Olgiati[2]. Nous retrouverons encore plus loin ce nom

  1. Il faut remarquer l’enthousiasme avec lequel le Alamanuo afiiuedui (né en 1419) parle dans ses Ricordi publiés par C Aiaizi Florence, 1840) des meurtriers et de leur action. A DroDOS d’une apologie du tyrannicide, qui remonte à peu Très a U même épo’iue, mais qui n’a pas été écrite par un Ua-Tcn voir Tervy/de Lettenhove, Jean Sans peur et tyrannicide. dans le Bulletin de l’Académie de Bruxelles, XI (1861), p. 558-571 Sans doute, un siècle plus tard, on avait en Italie de autres idées sur ce point. Compare. la condamnation du crime de Lampugnani, dans Ignatius, De tztmpl,fU. mr. V,n„ fol. 99 n.
  2. caleliatria, dit Allegretto. Que l’on «orapare, dans le propre récit d Olgiati, qui figure dans Corio, la phrase suiYante par ex. •’ nasirum mayis aata poumm n ■»A»’ alht niuiitare, i«/eMre, aUer aUeri beneptUa Kfmen cœpxl. AUqmd ah-