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APPENDICES.

telles que le hasard me les a fait trouver. Il faut laisser de côté certaines exagérations évidentes. Les monnaies d’or, auxquelles se rapportent les principales données, sont : le ducat, le sequin, le florin d’or et l’écu d’or. Leur valeur est â peu près la même, c’est-à-dire de neuf à dix marcs de notre monnaie.

À Venise, le doge André Vendrarain (1478), qui possédait 170.000 ducats, passait pour très-riche. (Malipibro, loc, cit., VII, ii, p. 666.) La fortune confisquée à Colleoni s’élevait à 216,000 ducats ; voir ibid,, p. 244.

Vers 1460, le patriarche d’Aquilée, Lod. Patavino, qui avait une fortune de 200,roo ducats, était considéré comme étant « presque le plus riche de tous les italiens » (Gasp. Veronens., Vita PauU II, dans Murât., I !I, ii, col. 1027). On trouve ailleurs des données tout à fait invraisemblables.

Sur le commerce du Mé et le prix des céréales sur le marché de Venise, voir surtout Malipiero, loc. cit., VII, ii, p. 709 ss. (Notice de 1498.)

Vers 1522, ce n’était plus Venise qui passait pour la ville la plus riche de l’ïtalie ; c’étaient Gênes et Rome. (D’après le témoignage d’un certain Franc. Vettori ; voir la Storia de cet auteur, dans Archw. sior. eppmd., t. VI, p ; 343.) Bandello, Parte II, nov. 34 et 42, parle d’Ansaldo Grimani, le plus riche négociant génois de son temps.

Entre 1400 et 1580, la valeur de l’argent baisse de moitié, d’après Franc. Sansovino {Venezia, fol. 151 bis).

Dans la Lombardie, le prix des céréales est, vers le milieu du quinzième siècle, au prix qu’elles valaient chez nous vers le milieu du siècle actuel, comme 3 est à 8. (Sacco di Piacenza, dans Archw. stor., append., t. V. Note de l’éditeur Scarabelli.)

À Ferrare, on appelait gens riches, à l’époque du duc Borso, ceux qui avaient 50,000 ou 60,000 ducats. {Diario Ferrarese, Mur., XXIV, col. 207, 214, 218. On trouve une donnée invraisemblable, col. 187.)

Pour Florence, il y a des données d’une nature tout exceptionnelle, qui ne conduisent pas à des conclusions toujours exactes ; tels sont certains emprunts de princes étrangers qui nominalement sont consentis par une seule maison ou par un petit nombre de banquiers, mais qui, en réalité, sont de grandes opérations intéressant toute une société de prêteurs. Il en est de même de ces amendes énormes qu’infligeaient les tribunaux : on dit, par exemple, que, de 1430 à 1453 ioixanie-dix-sept familles payèrent 4.875.000 florins d’or (Varchi, IIJ, p. J15 ss.) ; le seul Giannozzo Mannelti, dont il sera encore souvent question, dut verser la somme de 135,000 florins d’or, à la suite de quoi il se trouva réduit à la mendicité (Reumont, I, 157).

La fortune de Jean de Médicis s’élevait, à la mort de ce prince