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APPENDICES.

APPENDICE No 2.
NOUVELLES DES HECATOMMITTI.


Les nouvelIes des Hecatommitti de Giraldi, qui sont relatives à des personnages princiers de la maison d’Este, se trouvent, à l’exception d’une seule (I, nov. 8), dans le sixième livre, qui est dédié à François d’Este, marquis della Massa, au commencement de la deuxième partie de l’ouvrage entier, de celle qui porte la dédicace à Alphonse II, « le cinquième duc de Ferrare •. Aucune nouvelle ne se rapporterà ce prince, auquel le dixième livre est dédié particulièrement ; une seule se rapporte â sou prédécesseur, Hercule II (voir plus bas) ; les autres se rapportent à Hercule Ier, « le deuxième duc », et à Alphonse Ier, « le troisième duc de Ferrare ». Les histoires racontées sur le compte de ces princes sont quelquefois des histoires d’amour ; mais c’est le plus petit nombre. L’une d’elles (I, nov. 8) raconte l’insuccès du roi de Naples voulant amener Hercule d’Este à enlever à Borso la domination de Ferrare, et une autre (VI, nov. 10) vante la conduite généreuse d’Hercule à l’égard de quelques conspirateurs. Les deux nouvelles qui se rapportent à Alphonse Ier (VI, nov. 2, 4), dans la dernière desquelles Alphonse ne joue qu’un rôle secondaire, sont également, îinsi que nous l’apprenons par l’épigraphe et surtout par la déd cace au susdit François, atii di cortesia envers des chevaliers et des prisonniers, mais non envers des dames, et les deux autres seules sont des histoires d’amour. Elles sont de telle nature qu’elles ont bien pu être racontées du vivant du héros : elles sont destinées à prouver que les princes sont magnanimes, généreux, modérés dans leurs désirs et vertueux. L’une d’elles (VI, nov, i) se rapporte aussi à Hercule Ier, qui était mort depuis longtemps lorsque les nouvelles ont été réunies ; une seulement (VI, nov. 3) se rapporte â Hercule II, qui vivait encore à cette époque (né en 1508, mort en 1568, fils de Lucrèce Borgia, mari de Renée), et dont le poète dit : Il giovane, che non meno Aà benigno fanimo, che cortese Faspetto, come già il vedemmo in Roma, nel tempo eh’ egli, in vece del padre, venne à Papa Hadriano, Voici en quelques lignes l’histoîre qui le concerne : La belle Lucile, fille d’une pauvre veuve noble, aime Nicandre, mais ne peut pas l’épouser parce que le père de ce dernier défend au jeune homme de se marier avec une fille sans fortune. Hercule, qui voit Lucile et qui est frappéde sa beauté, gagne la mère de la jeune personne, pénètre, grâce à elle, dans la chambre à coucher de celle dont il s’est épris, mais il se laisse toucher par les supplications de la jeune fille, à tel point qu’il