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CHAPITRE X. — LA POÉSIE NÉO-LATINE.

Virgile, qui naîtra de l’union de Mincius avec la nymphe d’Andes, Maïa. Sur ce beau rococo humaniste, Bembo trouva de fort beaux vers et, à la fin, une apostrophe à irgile que tout poëte peut lui envier. On a l’habitud» de faire peu de cas de ces choses-là et de les regard« comme de la déclamation pure ; comme il s’agit d’une affaire de goût, il n’y a pas de discussion possible.

On voit aussi naître de volumineux poèmes épiques dont le sujet était biblique ou religieux, et qui étaient écrits en hexamètres. Les auteurs n’avaient pas toujours pour but d’obtenir de l’avancement on de gagner la faveur pontificale, chez les meilleurs et même chez les novices comme Batista Mantovano, il est permis de supposer le desir tout désintéressé de servir la cause de la religion en la célébrant dans leur savante poésie latine qui ne se conciliait que trop avec la manière à demi païenne dont ils concevaient le catholicisme. Gyraldus enumère un grand nombre de ces poëtes ; è la tète de tous sont Vida avec sa Christiade et Sannazar avec ses trois chants « De Partu Virginis ». Sannazar (né en 1458 mort en 1530) impose par sa marche puissante et toujours égalé, par la hardiesse avec laquelle il mêle ensemble le paganisme et le christianisme, par la vérité plastique de ses descriptions, par la perfection de son travail, il n‘avait pas à redouter la comparaison lorsqu’il faisait entrer les vers de la quatrième églogue de Virgile dans le chant des bergers près de la crèche (III, 200 sc ) Quand II parle de l’autre monde, il a parfois des traits d‘audace dantesque ; je citerai comme exemple le roi les