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CHAPITRE IX. — LATINISATION GÉNÉRALE DE LA CULTURE.

menait sa gloire à ce que lingva latina nostro pontificatu Licalur facta auctior, penchait, en matière de latin, vers des idées libérales, non exclusives[1], ce qui devait être nécessairement chez un homme passionné comme lui pour toutes les jouissances ; il demandait que ce qu’il avait à entendre ou à lire fût exprimé en latin vraiment pur, plein de vie et d’élégance, mais rien de plus. Enfin Cicéron ne donnait pas de modéle pour la conversation en latin ; il fallait donc, bon gré, malgré, adorer d’autres dieux à côté de lui. Cette lacune fut comblée par les représentations, assez fréquentes à Rome et ailleurs, des comédies de Plaute et de Térence, qui équivalaient pour les acteurs à un exercice incomparable ; c’était une manière excellente d’apprendre le latin usuel. Ce fut la découverte de pièces de Plaute dans le Cad. Vrsinîanm et la translation de ce dernier à Rome (en 1428 ou 1429) qui donnèrent l’idée d’étudier et d’exploiter la comédie ktine de l’antiquité ; la comédie latine moderne avait désormais des modèles classiques. Un certain nombre d‘années après, sous Paul II[2], on loue le savant cardinal de Theanum (probablement Niccolo Forteguerra de Pistote) de s’occuper des pièces de Plaute qui sont le moins bien conservées, de celles où manquent les listes des personnages, et d’étudier l’auteur tout entier à cause de la langue ; peut-être est-ce grâce à lui qu’on s’est mis à représenter ces pièces [3]. Pomponius Lætus s’intéressa à ces représentations, les fit multiplier ; il était régisseur

  1. ................
  2. Gaspar. Veronens. ua» Pauft I/, dans Mubat., m, II col 1031 Ss grei"“““ ¡■»itation ; .atlnefdo
  3. À Ferrare, on jouait le plus souvent Plaute en italien, tel que l’avaient traduit Collenuccio et Guarino le jeune ; Isabelle de Gonzague se permettait de le trouver ennuyeux. Pour la comédie