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CHAPITRE IX. — LATINISATION GÉNÉRALE DE LA CULTURE.

parfaitement chez lui les faiblesses de l’homme privé et de l’homme d’État[1] ; seulement il le respecte trop pour s’cn réjouir ; après lui l’épistolographie prend Cicéron pour modèle presque exclusif (voir plus haut, p. 288), et les autres genres, à l’exception du genre narratif, en ont fait autant. Mais le vrai cicéronianisme, celui qui s’interdit tonte expression non authentique, n’apparait qu’à la fin du quinzième siècle, lorsque les écrits grammaticaux de Laurent Valla eurent fait sentir leur influence dans toute l’Italie, lorsque les assertions des historiens de la littérature romaine eurent été contrôlées et comparées [2]. Cest alors seulement qu’on distingue jusqu’aux plus fines nuances de style dans la prose des anciens, et l’on retrouve toujours, comme résultat final, cette certitude consolante que Cicéron seul est le modèle parfait, ou bien, SI l’on veut embrasser tous les genres, que c’est « ce siècle immortel et presque divin de Cicéron [3] ». Alors on vit des hommes tels que Pierre Bembo, Pierio Valeriano et d’autres s’appliquer de toutes leurs forces à suivre ce modèle incomparable ; même des gens qui avaient longtemps résisté au courant et qui s’étaient formé un vocabulaire tiré des plus anciens auteurs [4],

  1. Comp. les lettres de Pétrarque adressées du haut de l’ermpyrée (Ft dLs7» ma i®**- Pracass-l l’b- XXIV, 3, 4. Umn • a • *■ p- Spp- «»•. XIV i Kha”„t ‘f/™ = “iJniédndl. plus haut p. note i) ; Sic esse doleo, sedsic est.
  2. Jovian. Pontanus donne dans son A/itomusune imare burlesmip du purisme fanatique qui régnait à Rome.
  3. Hadriani...............burlesque Surtouri-ÎminT^r""*’ A’è.r. Voir...............rams la latinité « en elle-même ». Le même Codrus Urceus qui voyait dans Homère la science absolue (voir plus haut p 309 nete l), du : 0pp. ed. .506, fol. lxV : Çuicfnid <4-1. mutudu, bben, Omne illud Cicero mihi/elici dédit omme ; dans un autre pomme (ibid.), il alla jusque‘à affirmer que : Non habite huit similem doctrine Græcia mater. dopLfrtï ÎaT. »
  4. Paul. Jov., Elogia doct. vir., p. 187 SS., à prop. de Bapt. Plus.