Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 1.djvu/288

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VII
REPRODUCTION DE L’ANTIQUITÉ.
ÉPISTOLOGRAPHIE ET DISCOURS LATIN.

L’humaniste était un personnage absolument indispensable aux républiques aussi bien qu’aux princes et aux papes ; il fallait leur concours pour la rédaction des lettres et pour les discours publics et solennels.

Il faut qu’au point de vue du style le secrétaire soit bon latiniste ; par suite, on ne se croit sûr de trouver que chez un humaniste la culture et les qualités dont un secrétaire a besoin. C’est ainsi que les savants les plus distingués du quinzième siècle ont servi l’État pendant une grande partie de leur vie. Leur origine n’était pour rien dans l’importance qu’on leur attribuait ; des quatre grands secrétaires florentins qui tinrent la plume de 1427 à 1465[1], trois sont originaires de la ville sujette d’Arezzo. Ce sont Lionardo (Bruni), Carlo (Marzuppini} et Benedeüo Accoiti ; le Pogge était de Terra-Nuova, qui faisait également partie du territoire de Florence. Depuis longtemps plusieurs des plus grands emplois

  1. Fabroni, Cosmus, Adnot. 118. — Vespas. fior., passim. — On trouve un passage important sur ce que les Florentins exigeaient de leurs secrétaires (quod honor apud Florentinos magnus habetur) dans B. Facius, quand il raconte la nomination du Pogge comme secrétaire (De vir. ill., p. 17) ; voir Æneas Sylvius, De Europa, cap.Liv. (Opera, p. 464.)