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LA RÉSURRECTION DE L’ANTIQUITÉ.

Du reste, le professeur qui faisait des cours sur des auteurs anciens n'appartenait pas toujours à l’université de la ville oü il enseignaiti vu la facilité qu’on avait pour aller et venir, et le grand nombre de locaux dont on pouvait disposer (dans les couvents, etc.), rien n’était plus commun que les cours libres et privés. Au commencement du quinzième siècle[1], alors que l’université de Florence était à son apogée, que les courtisans d’Eugène IV et peut-être déjà de Martin V se pressaient dans les amphithéâtres, que Charles Arétin et Filelfo rivalisaient dans l’enseignement public, il y avait une deuxième université presque complète chez les Angustins de S. Spirito et toute une société d’hommes savants chez les Camaldules du couvent des Anges ; de plus, de simples particuliers, d’un rang considérable, se cotisaient pour faire faire certains cours de philologie et de philosophie, ou même en faisaient seuls les frais. À Rome, les travaux philologiques et archéologiques restèrent longtemps étrangers à l’université (sapienza) ; ils étaient dus presque exclusivement à l'initiative de certains papes et de certains prélats, ou bien émanaient des fonctionnaires attachés à la chancellerie pontificale. Ce n’est que sous Léon X (1513) qu’eut lieu la grande réorganisation de l’université ; on y appela qualre-vingt-huit professeurs, parmi lesquels sc trouvaient des hommes capables en matière d’archéologie, sans qu’il y eût toutefois dans le nombre des savants de premier ordre ; mais l’éclat de la sapienza reconstituée sur de nouvelles bases ne fut que passager. — Nous avons dit quelques mots (p. 241 ss.) des chaires de grec et d’hébreu qui avaient été fondées en Italie.

  1. Comp. Vespasian. Fior., p. 271, 572, 580, 625. - Vita Jan. Manetti, dans Murat., XX, col. 531 ss.