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LA RÉSURRECTION DE L’ANTIQUITÉ.

seur de philosophie et un professeur d’astronomie, qui n’était souvent qu’un adepte de l’astrologie. Les traitements étaient loin d’étre uniformes ; parfois on donnait même un capital au titulaire d’une chaire. À mesure que la culture fit des progrès, l’émulation se développa, et l’on vit des universités se débaucher réciproquement les maîtres célèbres ; c’est ainsi que Bologne, dit-on, dépensa quelquefois la moitié de ses revenus (20,000 ducats) pour son université. En général, les nominations étaient temporaires[1] ; souvent les maîtres n’étaient nommés que pour un semestre ; il en résultait que les professeurs menaient une vie errante comme celle des acteurs ; pourtant il y avait aussi des nominations à vie. Souvent il fallait promettre de ne pas répéter ailleurs les leçons faites dans une université. Outre les lilulaires, il y avait encore des professeurs libres et non rétribués.

Parmi les chaires que nous avons citées, celle de rhétorique était naturellement le but de l’ambition des humanistes ; les chances de succès des candidats étaient proportionnées à la connaissance qu’ils avaient de l’antiquité ; le plus sûr de réussir était celui qui était capable d’enseigner aussi le droit, la médecine, la philosophie ou Pasironomie. L’état de la science et la situation des maîtres étaient encore fort peu déterminés. D’autre part il ne faut pas oublier que certains professeurs de droit et de jurisprudence obtenaient et conservaient les traitements les plus élevés ; l’État, qui employait les premiers, rétribuait ainsi les consultations qu’il pouvait avoir à leur

  1. Fait à considérer dans les dénombrements, comme, p. ex , lorsqu’on dressa la liste des professeurs enseignant à Pavie, vers 1400 {Corio, Storia di Milano, fol. 290) ; on inscrivit entre autres vingt juristes.