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CHAPITRE IV. — L’HUMANISME AU QUATORZIÈME SIÈCLE.

qu’il n’y avait plus de Dante pour établir l‘équilibre entre ces deux mondes opposés.

Aujourd’hui nous ne voyons plus guère dans Pétrarque que le grand poëte italien ; chez ses contemporains, au contraire, son principal titre de gloire est qu’il représentait en quelque sorte l’antiquité dans sa personne, qu’il imitait la poésie latine dans tous les genres, qu’en écrivant de grands ouvrages d’histoire et des traités de philosophie, il ne cherchait pas à faire oublier les ouvrages des anciens, mais à en propager la connaissance, et qu’il écrivait des lettres ou plutôt des dissertations sur des questions de détail relatives à i antiquité, questions dont l’importance, insigniflaute pour nous, était énorme à une époque où la science ne s’était pas encore vulgarisée. Du reste, Pétrarque lui-même n’espérait et ne désirait arriver à la gloire que par ses écrits latins ; par contre, il faisait peu de cas de ses poésies italiennes ; comme il l’affirme souvent, il les aurait même détruites si par là il avait pu les effacer de la mémoire des hommes.

Il en est de même de Boccace ; il y avait un siècle qu’ii était célèbre dans toute l’Europe avant que de ce côté-ci des Alpes on connût son Décaméron [1] ; on ne l’admirait que pour ses compilations mythographiques, géographiques et biographiques en langue latine [2]. L’un de ces recueils, intitulé : De genealogia deorum, contient au quatorzième

  1. La première traduction allemande du Dècamèrony faite par H. Stemhœwel, fut imprimée en 1472 et ne tarda pas à devenir un livre populaire. Les traductions du Décaméran italien étaient parïétrlrqrrnC“* ^o®®ntée
  2. Schuck, dans son Étude suri’hum. ital. au miatorzième et au ?rouveTn^^F ’ Ereslaii, 1865, et dans une dissertation qui se trouve dans Fueckeisen et Masius, Annalespkil. etpédag., t. XX (1874), a parlé en termes excellents de ces écrits latins de Boccace.