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CHAPITRE III. — LES AUTEURS ANCIENS.

en 1514 ; on en vint même à préférer l’hébreu an grec[1].

De tous les hébraisants du quinzième siècle, le plus remarquable est Pic de la Mirandole, qui ne se borna pas à pouvoir lire la Bible et à connaître la grammaire hébraïque, mais qui osa même aborder la Kabbale judaïque et s’occupa d’écrits talmudiques. C’est à ses maîtres juifs qu’il devait de pouvoir se livrer à de pareils travaux, car, en général, c’étaient les Juifs qui enseignaient l’hébreu aux chrétiens ; plusieurs d’entre eux, surtout ceux qui s’étaient convertis au christianisme, devinrent des professeur considérés et des écrivains de valeur[2].

En fait de langues orientales, on étudia l’arabe à côté de l’hébreu. On était sans cesse ramené à cette langue par la médecine, qui ne voulait plus se contenter des anciennes traductions latines des livres des grands médecins arabes ; peut-être les consulats de Venise en Orient, qui entretenaient des médecins italiens, ont-ils aussi contribué à répandre l’étude de cette langue. Mais les études arabes de la Renaissance ne sont qu’un faible souvenir de l’influence que la culture arabe avait exercée au moyen âge sur l’Italie comme sur tout le monde civilisé, influence qui non-seulement précède celle de la Renaissance sous le rapport chronologique, mais qui est même contraire jusqu’à un certain point à cette dernière et qui ne cède pas sans lutte le terrain où elle avait régné si longtemps. Hieronimo Ramuso, médecin à Venise, traduisit de l‘arabe une grande partie des œuvres d’Avicenne et mourut à Damas (1486). Andréa Mongajo, de Bellune[3], séjourna longtemps à Damas pour y étu-

  1. V. appendice no 3, à la fin du volume.
  2. V. appendice no 4, à la fin du volume.
  3. Pierius Valerian., Oein/eUt, fi«., à propos de Monuajo, ed. Men-