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CHAPITRE III. — LES AUTEURS ANCIENS.

romaine et une haine instinctive contre les Grecs éloignaient les Italiens de l’étndedela langue grecque plutôt qu’elles ne les poussaient[1]. Bleu que Pétrarque et Boccace ne se soient occupés du grec qu’en amateurs, l’iuipulsion qu ils donnèrent aux études grecques n’en fut pas moins considérable [2], tout en ne se transmettant pas directement à la génération contemporaine ; d’autre part, avec la colonie de savants grecs exilés mourut aussi l’étude du grec (vers 1520) ; heureusement que dans l’intervalle des hommes du Nord (Agricola, Reuchlin, Érasme, les Estienne, Budé) s’y étaient adonnés. La colonie dont nous parlons avait commencé par Manuel Chrysoloras, son parent Jean et Georges de Trébizonde ; ensuite vinrent, à l’époque de la prise de Constantinople et après, Jean Argyropoulos, Théodore Gaza, Démétrius Ghalcondyle , Théophile et Basile, ses fils et ses dignes héritiers, Andronikos Callistos’ Marcos Musuros et la famille des Lascaris, sans compter beaucoup d’autres. Toutefois, lorsque l’asservissement de

  1. Déjà dans Pétrarque on troure fréquemment l’expression de cette conscimice de la supériorité de l’iiaJie sur la Grèce : Bpp. fam., Ub. I, Ef . III ; Æp,,. üb. XH, Ep. II ; ce n’est qu’à Contrecœur qu 11 fait l’éloge des Grecs : Carmina, lib. m, 30 (ed RossuTTi, TOI. II, p. 342). un Siècle plus tard, silriu, Ænéas dit {Camm.^Pawmmla,dt «/a«/, dlpian«’, Appendice) ; Mphamm tanta e,t Sacrata majar qnanta gradar Romanm hamo quam Grœcn» putatur Far suite, on fait peu de cas de l’étude de la langue grecque. Il résulte d un document qui nous a servi plus bas, p. 282 note 2 document qui a été écrit vers 1460, que Porcellio et’ Tomaso Seneca cherchaient à empêcher le grec de se répandre ; de même Paolo Cortese (vers 1490) était contraire à l’étude du grec parce qu’il la croyait préjudiciable à celle du latin, qu’on avait seul cultivé jusqnalors : Aommiiitó doettc, p. 20. Les savantes notices de FiVKE, Uilangcd’h.u.uu., sont très-importantes à consulter pour qui veut connaître la question des études grecques en ualie. on attend un travail de Carlo Malagola sur l’hellénisme à Bologne. Compar. Gaztlta della Emilia, 19 genn. 1877.
  2. p*"® p* surtout G. Voigt, Renamance, p. 323 SS. ’