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CHAPITRE III. — LES AUTEURS ANCIENS.

manuscrit contenant un texte rare, ou le seul texte complet, ou même le seul texte existant d’un auteur de l’antiquité, était naturellement considéré comme une bonne fortune extraordinaire et n’entrait pas en ligne de compte. Parmi les copistes, ceux qui entendaient le grec occupaient le premier rang et prenaient le nom plus aristocratique de scrittori ; ils ont toujours été en petit nombre, et on les payait fort cher [1]. Les autres étaient des copistes tout court ; c’étaient ou des ouvriers qui n’avaient que ce gagne-pain, ou des moines, voire même des nonnes qui croyaient, en copiant des manuscrits, faire une œuvre agréable à Dieu, ou des maîtres d’école et des savants pauvres qui avaient besoin d un gain accessoire. Au commencement de la Renaissance, les copistes mercenaires étaient très-rares et fort sujets à caution, à tel point que Pétrarque, par exemple, se plaint amèrement de leur négligence et de leur ignorance ; au quinzième siècle, on en trouve un plus grand nombre ; ils sont aussi plus instruits ; mais, sous le”rapport de la correction, ils n’arrivent jamais à la hauteur des moines, qui sont les plus consciencieux des copistes. De plus, ils manquaient de zèle et d’exactitude, à ce qu’il parait ; rarement ils reproduisaient les signatures, ou, s’ils le faisaient, c’était avec un grand laisser-aller, sans avoir conscience du prix de leur travail, sans la noble ardeur qui nous a valu ces manuscrits français et alle-

    compar. w. WATTEsaiCH, te Écrivaine au moyen dae, 2* édition n, fr • a’ ailleurs. Voir aussi le poemè te »/yfcia ccmim, par Phil. BÉroaioe (Opuccnla, fol. LX.I ss.), qui a surtout en vue l’écrivain public.

  1. Quand Picro de Médicis prédit, à la mori du roi biblionhilc "’’"S’’’®' <1”® ’es é-u-Tvatas scrom ëcë ma. *“®’’ I”’*’’» *“ qu’autrement ils ne seront plus occupés par personne scit. que par nous), il ne peut être ours ion que des Grecs. Il y a eu toujours beaucoup de calligraphes