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TROISIÈME PARTIE
LA RÉSURRECTION DE L’ANTIQUITÉ

CHAPITRE PREMIER
OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES

Arivé à ce point de la revue que nous faisons de l’histoire de la culture intellectuelle, nous avons à parler de l’antiquité, dont la « renaissance » est devenue le nom de cette grande époque. Les phases que nous avons décrites jusqu’ici auraient suffi, même sous l’antiquité à imprimer un mouvement fécond aux esprits en Italie et à hâter la maturité intellectuelle de la nation ; de même le génie italien aurait pu trouver sans elle presque toutes les voies qu’il s’est frayées depuis ; mais il n’en est pas moins vrai que tout ce que nous voyons avant et après la Renaissance porte plus ou moins l’empreinte du monde antique et que la trace de l’antiquité se retrouve toujours à la surface, sinon dans le fond même des choses. La « Renaissance » n’aurait pas été nécessairement un des plus grands et des plus beaux faits de l’histoire du monde si l’on pouvait si facilement faire abstraction de l’influence de l’antiquité. Mais nous