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CHAPITRE II. — LA TYRANNIE AU QUATORZIÈME SIÈCLE.

plus[1]. C’est ce qui ne tarda guère à arriver : Béatrice de Tende épousa l’héritier de Jean-Marie. Nous aurons occasion de reparler de Philippe-Marie.

Et c’est à une pareille époque que Nicolas de Rienzi rêvait de fonder un nouvel empire d’Italie sur le fragile enthousiasme des fils dégénérés de la Rome d’autrefois ! À côté de princes comme ceux-là, qui appliquent une sauvage énergie à poursuivre, non pas des chimères, mais des réalités, et qui arrivent à leur but parce qu’ils se servent de tous les moyens, même les plus condamnables, il est impuissant, lui, le rêveur mystique, qui souille la pureté idéale de ses aspirations par des cruautés dont l’atrocité même accuse sa faiblesse, et il disparaît misérablement de la scène où il avait si fièrement débuté.

  1. Voir Paul Jove, Elogie, p. 88-92, Jo. Maria Philippus, et l’ouvrage cité p. 14, n. 2, p. 175-189.