- Élément de la liste numérotée
exploits, César abat un jour, dans une cour fermée comme une arène, six taureaux indomptés, suivant toutes les règles de l’art cher aux Espagnols. Quant à la corruption, que cette famille a portée à son apogée, elle l’avait trouvée déjà très-développée à Rome.
Ce que les Borgia ont été, ce qu’ils ont fait a été souvent et longuement raconté. Leur principal but, qu’ils ont d’ailleurs atteint, était la complète soumission des États de l’Église à l’autorité pontificale ; ils ont obtenu ce résultat en chassant ou en détruisant tous[1] les petits souverains qui étaient, en général, des vassaux plus ou moins indépendants du Saint-Siège, et en écrasant à Rome même les deux grandes factions qui l’inquiétaient, les Orsini, ces prétendus Guelfes, et les Colonna, ces prétendus Gibelins. Mais les moyens employés pour cela étaient tellement horribles que les conséquences des agissements du Saint-Siége auraient été certainement mortelles pour lui, si un incident imprévu, l’empoisonnement simultané du père et du fils (voir p. 147, note 1), n’avait changé brusquement la face des choses. — Alexandre pouvait se mettre au-dessus de l’indignation de l’Occident, pourvu qu’il réussît à répandre la terreur et à imposer l’obéissance dans son voisinage. Du reste, les princes étrangers se laissèrent gagner, et Louis XII l’appuya même de toutes ses forces ; quant aux populations, elles se doutaient à peine de ce qui se passait dans l’Italie centrale. Le seul moment vraiment critique sous ce rapport, celui de la présence de Charles VIII à Rome lors de sa campagne d’Italie, se passa sans accident, et même à cette époque-là il s’agissait du remplacement d’Alexandre
- ↑ À l’exception des Bentivoglio de Bologne et de la maison d’Este de Ferrare. Cette dernière fut obligée d’accepter l’alliance des Borgia. Lucrèce épousa le prince Alphonse.
