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CHAPITRE IX. — LA GUERRE COBSIDÉRÉE COMME UN ART.

en récits de guerres et en relations de stratagèmes à l’usage des connaisseurs aussi bien que des esprits cultivés en général, pendant que le Nord produit à la même époque des relations telles que la guerre de Bourgogne, par Diebold Schilling, où l’on retrouve l’exactitude mais aussi la sécheresse des vieilles chroniques. C’est alors que l’amateur le plus illustre en matière d’art militaire [1], Machiavel, écrivit son Arte della guerra. Le développement subjectif de l’individu trouva sa plus haute expression dans ces luttes solennelles d’un contre un ou de plusieurs couples entre eux, dont l’usage s’était introduit bien longtemps avant le fameux combat de Barletta (1503) [2]. Le vainqueur était sûr d’obtenir une récompense que le Nord ue lui aurait pas décernée : il était célébré par les poetes et par les humanistes. On ne voit plus dans l’issue de ce combat un jugement de Dieu, mais un triomphe de la personnalité ; pour les spectateurs ; c’est le gain ou la perte d’un pari qui les passionne et dans lequel est engagé l’honneur de l’armée ou de la nation dont les champions se mesurent [3].

Il va sans dire que cette manière toute rationnelle de

  1. Compar. Bandello, parte I, nov. 46.
  2. Sur le combat de treize Français avec treize Italiens nrès dp noie 3 ? ""d ? î^anke (ci-dessus, p. 119, obsjAiop liphematium dans l"e“tome7i“ ef Æ74 ;
  3. >Il faut rappeler incidemment (d’après Jaehns p. 26 ss.) les quelque sorte un tour d’adresse ; on devait tâcher de forcer son adversaire par des manœuvres simulées à cesser l’action : il s’atric sait d’éviter l’effusion du sang, de faire tout au plus dés prisoù :