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L’ÉTAT AU POINT DE VUE DU MÉCANISME.

c’est seulement lorsque Charles eut repasssé les Alpes que tout le monde vit clairement que l’ère des interventions venait de commencer. À partir de ce moment, les malheurs s’enchaînent, ou s’aperçoit trop tard que la France et l’Espagne, les deux principaux intervenants, sont devenues dans l’intervalle de grandes puissances modernes, qu’elles ne peuvent plus se contenter d’hommages platoniques, mais qu’elles sont obligées de lutter à outrance pour assurer leur influence et leur domination en Italie. Elles ont commencé par ressembler aux États italiens centralisés, même par les imiter, seulement dans des proportions colossales. L’esprit de conquête prend son essor et, pendant un temps, ne connaît plus de bornes. On sait que la lutte se termina par la prépondérance absolue de l’Espagne, qui, en sa qualité d’épée et de bouclier du parti hostile à la Réforme, réduisit la papauté elle-même à une longue dépendance. Alors les philosophes, contraints au silence, durent se borner, dans leurs tristes réflexions, à montrer que tous ceux qui avaient appelé les Barbares avaient mal fini.

Au quinzième siècle, on vit des princes entrer ouvertement en relation avec les Turcs ; ils voyaient dans ces rapports d’un nouveau genre un moyen d’action politique qui en valait un autre. L’idée d’une » chrétienté d’Occident » solidaire avait parfois singulièrement baissé pendant la période des croisades, et Frédéric II l’avait

    entre Eaque, Minos et Mercure [Opp. ed. Bas., n, p. 1167), le premier dit : Velqtiod haitd muUispost sœculis fuiurum auguror, ut Ilalin, cujus inCesiina te odia maie kaheni Minos, in uttius redacîa ditioncm résumai imperii majestatem. Éaque répond â Mercure qui dit de prendre garde aux Turcs : Quamquam timenda kœc sunt, tamen si vetera respiavvus, non ah Asta aul Grxcia, verum a Gaîlis Get’manisque timendum Italien super fuit.