Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

autant d’hommes qu’il y a d’étoiles dans le ciel.

Elles lui montrèrent aussi les divers objets avec lesquels ses serviteurs ont opéré de merveilleux exploits, tels que la verge de Moïse, les flambeaux et les trompettes au moyen desquels Gédéon mit en fuite les Madianites, la fronde de David et la pierre avec laquelle il tua le géant Goliath, et enfin l’épée avec laquelle le Seigneur du lieu tuera l’homme de péché au jour qu’il se lèvera pour se jeter sur sa proie. Toutes ces choses intéressèrent vivement Chrétien, qui les examina avec soin ; après quoi ils se séparèrent de nouveau, et chacun alla se livrer au repos.

Le lendemain, il se leva de très-bonne heure pour continuer son voyage ; mais ses hôtesses l’engagèrent à passer encore ce jour-là dans le palais. Si le temps est beau, lui dirent-elles, nous vous montrerons la Montagne des Délices, dont la vue vous réjouira ; car cette montagne est plus près encore du port du salut que l’endroit ou nous sommes. Chrétien consentit à rester. Au milieu du jour, elles le conduisirent au haut de la maison, et lui dirent de regarder du côté du midi : il découvrit alors, à une grande distance, un pays montagneux, dont l’aspect était tout-à-fait agréable, et où l’on apercevait des forêts, des vignes, des fruits de toute espèce et même des fleurs : on y voyait aussi des ruisseaux et des chutes d’eaux[1]. Alors Chrétien

  1. Es. XXXIII, 16, 17.