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quelques passages propres à le consoler et à l’encourager ; puis il se mit à examiner de nouveau les vêtements qui lui avaient été donnés près de la croix. Pendant qu’il se livrait avec plaisir à cette contemplation, il s’assoupit ; bientôt il s’endormit profondément, et laissa échapper le rouleau qu’il tenait à la main : son sommeil dura jusqu’à la nuit. Mais, pendant qu’il dormait encore, quelqu’un s’approcha de lui, et l’appela en lui disant : « Va, paresseux, vers la fourmi ; regarde ses voies et deviens sage »[1]. À ces mots Chrétien se réveilla en sursaut, se remit en route à l’instant, et pressa le pas jusqu’à ce qu’il fut arrivé au sommet de la colline. Là il vit deux hommes qui venaient à lui en courant ; l’un d’eux s’appelait Timide et l’autre Défiant ; il leur cria : « Messieurs, pourquoi courez-vous ainsi dans la direction opposée à celle où vous devriez aller ? » Timide répondit qu’ils s’étaient mis en route dans l’intention de se rendre à la cité de Sion, et qu’ils étaient arrivés jusqu’au sommet de la colline ; mais, ajouta-t-il, à chaque pas que nous faisons nous rencontrons de nouveaux dangers, c’est pourquoi nous avons pris le parti de retourner sur nos pas.

C’est vrai, dit Défiant ; tout à l’heure encore nous avons vu deux lions droit devant nous ; nous ne savons pas s’ils étaient endormis ou non, mais il

  1. Prov. VI, 6.