Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

droit au sommet de la Colline des Difficultés. Chrétien alla d’abord se rafraîchir à la source[1], puis il se mit à gravir la colline, en chantant un cantique.

Quant à Formaliste et Hypocrite, ils s’arrêtèrent au pied de la colline, et voyant combien la montée était haute et rapide, et qu’il y avait à côté deux autres chemins plus commodes, ils se persuadèrent qu’ils arriveraient tout aussi bien à leur but en suivant la route la plus facile. L’un prit le chemin de gauche, qui s’appelait Danger, et qui le conduisit dans une grande forêt. L’autre prit le chemin de droite, qui s’appelait Perdition ; il arriva dans une vaste campagne couverte de sombres montagnes, fit un faux pas, tomba dans un précipice et disparut à jamais.

Je regardai alors Chrétien, et le suivis des yeux pendant qu’il montait la colline ; je remarquai qu’au lieu de courir comme il le faisait auparavant, il fut d’abord forcé de ralentir son pas, et qu’il lui fallut ensuite se traîner sur les genoux et sur les mains à cause de la raideur de la montée. Or, à moitié chemin du sommet de la colline, se trouvait un joli berceau que le Seigneur du lieu y avait fait construire pour l’agrément des voyageurs. Chrétien y entra et s’assit pour se reposer un moment ; il tira de son sein son rouleau de parchemin et y lut

  1. Es. XXIX, 10.