sonniers qui sont à leur barre[1]. Les serviteurs de l’homme qui était assis sur les nuées, reçurent ensuite cet ordre : « Amassez l’ivraie, la balle et le chaume, et les jetez dans l’étang ardent[2]. » À ces mots, l’abîme sans fond s’ouvrit soudain tout près de l’endroit où j’étais ; il en sortit une épaisse fumée et des charbons ardents, et des sons effroyables se firent entendre. « Amassez le froment dans mon grenier[3], » cria encore le juge à ses serviteurs, et sur-le-champ un grand nombre de personnes furent enlevées et emportées dans les nues ; mais je fus laissé en arrière[4]. Je cherchai à me cacher, mais ce fut en vain, car l’homme qui était assis sur les nuées, tenait les yeux fixés sur moi. Tous mes péchés me revinrent alors à l’esprit, et les reproches de ma conscience m’accablèrent[5]. Dans ce moment, je me réveillai de mon sommeil.
Chrétien, Pourquoi ce spectacle vous a-t-il inspiré une si vive terreur ?
L’Homme. Pourquoi ! J’ai cru que le jour du jugement était arrivé, et je n’étais pas prêt à paraître devant mon juge. Mais ce qui m’a surtout alarmé, c’est de voir les anges rassembler un grand nombre de personnes et me laisser en arrière ; puis l’abîme des enfers s’est entrouvert jusque sous mes pieds.