grâce[1]. C’est pourquoi je me suis exclu de toute participation à ses promesses, et je n’ai plus à attendre que l’effet de ses menaces, de ses terribles menaces, qui me dénoncent un jugement inévitable et une ardeur de feu qui me dévorera.
Chrétien. Mais qu’est-ce qui vous a plongé dans cet abîme de misère ?
L’Homme. Les convoitises, les plaisirs et les biens du monde. Je croyais trouver mon bonheur dans ces choses ; mais maintenant elles me rongent et me déchirent comme un vautour attaché à sa proie.
Chrétien. Ne pouvez-vous plus vous repentir et revenir à Dieu ?
L’Homme. Il n’y a plus lieu, pour moi, à la repentance » Je ne trouve dans la parole de Dieu aucun encouragement à croire. C’est Dieu lui-même qui m’a enfermé dans cette cage de fer, et personne au monde ne peut m’en faire sortir. O éternité ! éternité ! comment supporterai-je les tourments que tu me réserves ?
Alors l’Interprète dit à Chrétien : N’oubliez jamais le désespoir de cet homme ; qu’il vous inspire sans cesse une salutaire frayeur.
Ah ! dit Chrétien, quelle horrible destinée ! Dieu me fasse la grâce de veiller et d’être sobre, et de prier, afin que j’évite tout ce qui a précipité cet homme dans cette profonde misère. » Mais, mon-
- ↑ Heb. X, 28, 29.