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Je frémis à l’idée de ce danger, dit Chrétien, tout en me réjouissant d’y avoir échappé.

Après qu’il fut, entré, le portier lui demanda qui lui avait indiqué le chemin.

Chrétien. C’est Évangéliste qui m’a dit de venir ici et de frapper à cette porte. Il a ajouté que vous me diriez ce que j’aurais à faire ensuite.

Bienveillant. Nul ne peut fermer la porte que vous voyez ouverte. devant vous[1].

Chrétien. C’est donc maintenant que je vais commencer à recueillir le fruit de mes peines.

Bienveillant. Mais comment se fait-il que vous arriviez tout seul ?

Chrétien. C’est qu’aucun de mes voisins n’a cru comme moi au danger qui nous menaçait.

Bienveillant. En est-il parmi eux qui aient su que vous veniez ici ?

Chrétien. Oui, ma femme et mes enfants m’ont vu partir et m’ont crié de revenir sur mes pas. Et, là-dessus, Chrétien raconta à Bienveillant tout ce qui lui était arrivé ; comment ses voisins l’avaient poursuivi ; la rencontre qu’il avait faite de Sage-Mondain, la frayeur qu’il avait eue au mont Sinaï, et la manière dont Évangéliste était venu à son aide. Maintenant, ajouta-t-il, me voici arrivé > par la bonté de Dieu. Mais, hélas ! j’aurais bien plutôt mérité d’être écrasé sous cette montagne, que d’avoir

  1. Apoc. III, 7.