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quand j’y serai parvenu, on m’enseignera ce que je dois faire pour être déchargé de mon fardeau.

Sage-Mondain. Avez-vous une femme et des enfants ?

Chrétien. Oui, mais je suis tellement accablé sous le poids de mon fardeau, que je ne me plais plus avec eux comme autrefois. Il me semble que je suis comme si je n'avais ni femme ni enfants[1].

Sage-Mondain. M’écouterez-vous, si je vous donne un bon conseil ?

Chrétien. Volontiers, s’il est vraiment bon ; car j’ai grand besoin de bons conseils.

Sage-Mondain. Je vous conseille donc de vous débarrasser, sans plus tarder, de votre fardeau ; car tant que vous le porterez, vous n’aurez aucune paix, et vous ne jouirez pas des biens que Dieu vous a accordés.

Chrétien. Je ne désire rien plus que d’être déchargé ; mais, hélas ! je ne puis me débarrasser moi-même de ce fardeau, et il n’y a personne dans notre pays qui puisse l'ôter de dessus mes épaules. C’est pourquoi, comme je vous l’ai dit, je me suis mis en chemin dans l’espoir d’en être délivré.

Sage-Mondain. Et qui vous a conseillé de prendre cette route pour atteindre ce but ?

Chrétien, Un homme appelé Évangéliste, qui m’a paru être très-digne de foi.

  1. i Cor. VII, 29.