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compagnon, et l’allégresse avec laquelle ils étaient venus à leur rencontre : en sorte que les pèlerins furent en quelque sorte dans le ciel avant d’y être parvenus ; car ils étaient absorbés dans la contemplation des anges et ravis d’entendre leurs divins concerts. Enfin ils virent la céleste Cité elle-même, et il leur sembla entendre sonner toutes les cloches en signe de réjouissance de leur arrivée. Mais ce qui les remplissait surtout d’une vive joie, c’était la riante perspective de demeurer éternellement dans ce beau séjour, et de vivre à jamais avec ses bienheureux habitants. Quelle langue ou quelle plume pourrait décrire la joie ineffable et glorieuse dont leur ame était remplie !

Quand ils furent arrivés à la porte de la Cité, ils y lurent cette inscription écrite en lettres d’or : « Heureux ceux qui font ses commandements, afin d’avoir droit à l’Arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville[1]. »

Alors les anges resplendissants de lumière leur dirent de frapper à la porte ; ils obéirent, et aussitôt Enoch, Moïse et Elie s’avancèrent pour regarder par-dessus la porte : Ce sont, leur dit-on, des pèlerins qui sont sortis de la ville de Perdition, à cause de l’amour qu’ils portent au Seigneur du lieu. Les pélerins firent voir les passeports, qu’on leur avait donnés au commencement de leur voyage, et

  1. Apoc. XXII, 14.