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point[1]. » Alors ils reprirent tous deux courage, et l’ennemi ne fit plus de tentative pour les tourmenter pendant le reste de leur traversée. Chrétien ne tarda pas à trouver le fond de manière à pouvoir marcher de pied ferme ; et comme le reste de la rivière avait peu d’eau, ils furent bientôt à l’autre bord, où ils retrouvèrent les deux êtres resplendissants de lumière qui les attendaient et les saluèrent à leur sortie de l’eau, en leur disant : « Nous sommes des esprits destinés à servir et envoyés pour exercer notre ministère en faveur de ceux qui doivent avoir l’héritage du salut[2]. » Ils s’avancèrent tous ensemble vers la porte. Or, il est à remarquer que, quoique la Cité céleste soit située sur une haute montagne, les pèlerins la gravirent sans difficulté, parce que leurs deux compagnons les soutenaient, et que d’ailleurs ils avaient laissé derrière eux dans la rivière leur enveloppe terrestre. Ils montèrent donc avec beaucoup de vitesse et de facilité, bien que les fondements de la Cité fussent élevés au-dessus des nues ; ils traversèrent la région de l’air, s’entretenant ensemble de la manière la plus douce et la plus agréable, se réjouissant d’avoir passé heureusement la rivière, et d’être accompagnés par des êtres si glorieux. Ceux-ci leur parlaient de la gloire du séjour céleste, et leur disaient qu’il était impossible d’en décrire la beauté et l’éclat. C’est là, disaient--

  1. Es. XLIII, 2.
  2. Heb. I, 14.