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difficultés, quels dangers, quelles consolations et quelles jouissances ils avaient trouvés dans leur voyage, Les voyageurs répondirent à toutes ces questions, et leur demandèrent de les accompagner, ce à quoi ils consentirent. Mais, ajoutèrent-ils, il faut que vous obteniez l’entrée de la Cité par votre propre foi. Ils marchèrent donc ensemble jusqu’à ce qu’on pût apercevoir la porte. Or, entre eux et la porte était une rivière très-profonde, sur laquelle il n’y avait point de pont. À cette vue, les pèlerins furent fort découragés ; mais leurs compagnons de voyage leur dirent : Vous ne pouvez parvenir à la porte de la Cité céleste qu’en traversant cette rivière.

Les pèlerins leur demandèrent alors s’il n’y avait pas d’autre voie pour y arriver. Il y en a une autre, répondirent-ils ; maie depuis la fondation du monde, il n’y a eu qu’Enoch et Elie qui aient eu le privilège d’y passer ; et personne n’y passera plus jusqu’à ce que se fassent entendre les sons de la dernière trompette[1]. À ces mots, les voyageurs, et particulièrement Chrétien, commencèrent à perdre courage, et à regarder de côté et d’autre, mais sans découvrir aucun chemin, qui pût leur faire éviter la rivière. Ils demandèrent à leurs guides si les eaux étaient partout également profondes, Non, répondirent-ils ; cependant nous ne pouvons vous être d’aucun secours à cet égard ; car vous trouverez la

  1. 1 Cor. XV, 51, 52.