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ment ; car ce pays est sur les confins du ciel. C’est là que Dieu se réjouit dans ses enfants de la joie qu’un époux a de son épouse[1] Les pèlerins n’y manquèrent ni de blé, ni de vin ; ils y trouvèrent au contraire, en abondance, tous les biens qu’ils avaient désirés pendant leur pélérinage. Ils y entendirent aussi des voix sortant de la Cité céleste, qui criaient : « Dites à la fille de Sion : Voici, ton Sauveur vient, et sa récompense marche devant lui »[2]. Et tous les habitants du pays les appelaient le peuple saint, les rachetés de l’Éternel, etc.[3].

En traversant ce pays, ils éprouvèrent plus de joie qu’ils n’en avaient encore éprouvé : plus ils approchaient de la Cité céleste, mieux aussi ils pouvaient en contempler la beauté ; elle était bâtie en perles et en pierres précieuses, les rues en étaient pavées d’or : les rayons du soleil en réfléchissaient la gloire magnifique ; de sorte que Chrétien et son compagnon de voyage soupiraient, toujours avec plus d’ardeur, après l’heureux moment où ils y seraient admis, et gémissaient de n’y être pas encore entrés.

Or, après avoir pris un peu de repos et de forces, ils poursuivirent leur route, s’approchant toujours plus de la Cité céleste, et vinrent à un lieu où il y avait des vergers, des vignes et des jardins dont les portes ouvraient sur la grande route. Apercevant

  1. Es. LXII, 5.
  2. Vers. 11.
  3. Vers. 12.