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tais qu’il voulût me sauver. Mais Fidèle m’engagea à aller à Jésus, et à m’assurer par moi-même de ce qui en était. Mais comme je lui disais que je craignais qu’il n’y eût de la présomption de ma part à agir ainsi, il m’assura qu’il n’y en avait aucune, puisque j'étais invité à aller à Christ[1]. Il me donna aussi un livre pour m’encourager à m’approcher de Jésus avec plus de confiance ; et me dit que tout ce qui était écrit dans ce livre, jusqu’à un iota et un trait de lettre, ne pouvait manquer d’être accompli ; que le ciel et la terre passeraient, mais que ses paroles ne passeraient pas[2]. Je lui demandai ce que je devais faire, quand je serais en présence de Jésus ; et il me dit que je devais prier à genoux, et de tout mon cœur, le Père de me faire connaître son Fils. Mais où, lui dis-je encore, dois-je adresser à Dieu mes supplications ? Allez avec confiance, me répondit-il, au trône de sa grâce, vous l’y trouverez toujours, prêt à accorder pardon et miséricorde à ceux qui viennent à lui[3], J’ajoutai que je ne saurais que lui dire quand je me trouverais en sa présence. Vous lui direz, reprit-il : O Dieu ! aie pitié de moi, qui suis pécheur ! donne-moi de connaître Jésus-Christ, et de croire en lui ; car je vois que sans sa justice parfaite et sans la foi en cette justice, je suis perdu sans ressource ! Seigneur, je sais que tu es un Dieu miséricordieux,

  1. Mat. XI, 28.
  2. Mat. XXIV, 35.
  3. Exod. XXV, 22 ; Lev. XVI ; Nomb. VII, 89 ; Heb. IV, 16.