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tendre ; toutes les fois qu’ils sont dans un grand danger, il vient à leur aide. « Ni l’épée, ni la hallebarde, ni le dard, ni la cuirasse ne tiennent devant lui. Il ne tient pas plus compte du fer que de la paille, et de l’airain que du bois pourri. La flèche ne le fait point fuir ; les pierres de la fronde ne lui font pas plus que du chaume. Les machines à jeter des pierres ne sont pour lui que comme des brins de chaume, et il se rit lorsqu’on lance des dards contre lui »[1]. Que peut faire un homme contre un pareil ennemi ? Il est vrai que si un homme avait toujours à sa portée le cheval de Job, et qu’il eût le courage et l’adresse de le monter, il pourrait faire de grands exploits. « Car son cou est revêtu d’une crinière. Il ne bondit pas comme une sauterelle ; son fier hennissement donne de la terreur ; de son pied il creuse la terre ; il s’égaie dans sa force ; il va à la rencontre de l’homme armé ; il se rit de la frayeur ; il ne s’épouvante de rien, et ne se détourne point de devant l’épée, ni lorsque les flèches du carquois font du bruit sur lui, ni pour le fer de la hallebarde et de la lance. Il creuse la terre en se secouant et en se remuant ; il ne peut se retenir lorsque la trompette sonne. Quand la trompette sonne, il hennit : il sent de loin la guerre, le bruit des capitaines, et le chant de triomphe »[2].

Mais de faibles combattants comme nous ne

  1. Job XLI, 17-20.
  2. Job XXXIX, 22-28.