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tentes, leur firent part de ce qu’ils avaient préparé, et leur dirent avec bonté : Nous serons charmés que vous vous arrêtiez ici, pour faire plus ample connaissance avec vous, et surtout pour que vous jouissiez des biens qu’offrent les Montagnes des Délices. Les pèlerins répondirent qu’ils resteraient avec plaisir, et allèrent se livrer au repos ; car il était déjà tard.

Je vis aussi, dans mon songe, qu’au point du jour les bergers éveillèrent Chrétien et Grand-Espoir pour les conduire sur les collines. Ils sortirent tous ensemble, et se promenèrent pendant quelque temps, ayant de tous côtés une vue magnifique. Bientôt l’un des bergers dit aux autres : Ne montrerons-nous pas à ces pèlerins quelques-unes des curiosités de ces lieux ?

Ayant tous approuvé cette idée, ils les conduisirent au sommet d’une colline nommée Erreur, dont un des côtés était très-escarpé, et les invitèrent à regarder au fond du précipice. Chrétien et Grand-Espoir ayant tourné les yeux de ce côté, y aperçurent les cadavres de plusieurs personnes qui paraissaient avoir été mises en pièces, en tombant du haut de la montagne. Qu’est-ce que cela ? dit Chrétien. Les bergers répondirent : N’avez-vous jamais entendu parler de ceux qui, pour avoir prêté l’oreille aux discours d’Hyménée et de Philete ont fait naufrage quant à la foi à la résurrection des corps[1] ?

  1. 1 Tim. I, 19, 20.