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leur commerce, d’avoir excité des scandales et des divisions dans la ville, et de s’être fait un parti en répandant les opinions les plus dangereuses et les plus contraires à l’autorité du seigneur du lieu.

Fidèle répondit le premier ; il dit qu’il ne s’était opposé à rien qu’à ce qui était directement contraire à la volonté du Seigneur des seigneurs, « Je suis un homme de paix, » ajouta-t-il, « et je cherche point à exciter des troubles. Si nous nous sommes fait des partisans, nous ne les avons dus qu’à notre innocence et à l’évidence de la vérité, et ils ont lieu de se réjouir du changement qui s’est opéré en eux. Quant à Belzébuth, le seigneur dont vous parlez, il est l’ennemi de mon maître, et je le défie lui et tous ses anges. »

Alors on invita tous ceux qui voulaient prendre la défense du seigneur du lieu, contre l’accusé, à venir sans délai faire leurs dépositions. Trois témoins se présentèrent aussitôt ; c’étaient Envie, Superstition et Flagorneur. On leur demanda s’ils connaissaient l’accusé, et ce qu’ils avaient à dire en faveur du roi leur maître.

Alors Envie s’avança et parla en ces termes : Monseigneur, il y a longtemps que je connais cet homme, et je jure sur mon honneur, devant cet honorable tribunal, que……

Le Juge. Arrêtez ; vous n’avez pas prêté serment.

Envie prêta donc serment, et reprit : Monseigneur, l’accusé, bien qu’il porte un nom fait pour