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n’est pas que le cœur puisse être bien disposé sans connaissance ; mais il y a deux sortes de connaissances. L’une qui s’arrête à de vaines spéculations ; l’autre qui est accompagnée de grâce, de foi et d amour, et qui porte celui qui la possède à faire cordialement la volonté de Dieu. La première de ces connaissances suffit au diseur de belles paroles, mais la dernière peut seule satisfaire le vrai chrétien. « Donne-moi de l’intelligence, je garderai ta loi, et je l’observerai de tout mon cœur[1]. »

Beau-Parleur. Vous embarrassez encore la question. Ces choses-là ne tendent pas à l’édification.

Fidèle. Nommez-moi donc quelqu’autre signe auquel on puisse reconnaître l’œuvre de la grâce.

Beau-Parleur. Non, car je vois bien que nous ne pouvons pas nous entendre.

Fidèle. Eh bien ! si vous ne voulez pas me faire part de vos idées à cet égard, voulez-vous me permettre de vous communiquer les miennes ?

Beau-Parleur. Comme il vous plaira.

Fidèle. L’œuvre de la grâce dans l’ame se manifeste soit à celui en qui cette œuvre s’opère, soit aux autres hommes qui ont occasion de se trouver avec lui.

Elle se manifeste, en premier lieu, à celui en qui elle s’opère, en lui donnant une profonde conviction de péché, surtout en l’amenant à voir sa cor-

  1. Ps. CXIX, 34.