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bout. Cet homme ne m’eut pas plutôt atteint, qu’il me frappa si violemment que je tombai par terre, et restai comme mort ; quand je fus revenu à moi, je lui demandai pourquoi il me traitait de cette manière. C’est, me dit-il, à cause de ton secret penchant pour le premier Adam. Et là-dessus il me frappa de nouveau avec force sur la poitrine et me renversa en arrière. Je retombai à ses pieds sans connaissance, et, dès que j'eus repris un peu de force, je demandai grâce. Mais il me répondit : Je ne peux pas faire grâce ; et il me terrassa encore une fois. Il m’aurait sans doute tué, si quelqu’un qui passait par-là ne lui eût ordonné de me laisser tranquille.

Chrétien. Avez-vous reconnu celui qui est venu à votre secours ?

Fidèle. Non pas d’abord : mais au moment où il a passé devant moi, j’ai remarqué que mon protecteur avait les mains et le côté percés, et j’en ai conclu que c’était Notre Seigneur. Après cette aventure, j’ai continué à monter la colline.

Chrétien. L’homme qui vous a poursuivi s’appelle Moïse. Il n’épargne personne, et il n’est pas capable de faire grâce à ceux qui transgressent sa loi.

Fidèle. Je le connais bien ; car je l'avais déjà rencontré auparavant. C’est lui qui est venu me trouver alors que je demeurais paisiblement dans ma ville natale, et qui m’a dit que si j’y restais je serais consumé dans ma demeure.

Chrétien. Mais n’avez-vous pas vu la maison qui